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Dans le cadre du festival « Guitare en fête » un concert est dédié à un jeune talent… Nous avons remarqué depuis quelques années l’un d’entre eux : Parsa Sanjari, 22 ans, étoile montante de la guitare française. Il sera notre vedette le jeudi 1er avril à 20h00 au théâtre de la Rianderie à Marcq-en-Baroeul. Ci dessous :

  •  son programme
  •  son interview
  •  ses extraits musicaux

Jeune Talent

Parsa Sanjari

Concert le jeudi 1 er avril à 20h00

Thèatre de la Rianderie, Marcq en Baroeul

Artiste invité,  Julien Legrand guitariste, professeur au conservatoire d’Amiens.

Parsa Sanjari , à 21 ans, est une des étoiles montantes de la guitare classique française. Il à étudié avec Judicaël Perroy, et est lauréat de plusieurs concours.
Il a formé avec Julien Legrand un duo dont le succès ne se dément pas.

PROGRAMME

En solo:

– Introduction and Rondo no. 2 Op. 2 de Dionisio Aguado

-Fantasie Carioca de  Sergio Assad

-Assagio in G Minor BeRI 320 de Yohan Helmish Roman:

-Taqsim et Khorasani de Mehrdad Pakbaz 

en Duo avec Julien Legrand :

-La Sonate pour piano nᵒ 8 en do mineur, op. 13 dite « Pathétique » (Arrangement Lorenzo Micheli) de Ludwig Van Beethoven

-Baiao Malandro (arrangement Sergio Assad) Egberto Gismonti

-The fool on the hill, She’s leaving home et Penny Lane (arrangement par Léo Brouwer) des Beatles

Parsa Sanjari

Aujourd’hui professeur de guitare au

conservatoire de St Omer

Pour mieux le connaître …

Lisez l’interview ci-dessous..

 

interview de Parsa Sanjari

Retraçons son parcours…

Né à Téhéran, en Iran, Parsa Sanjari commence l’apprentissage de la musique à 5 ans selon la méthode Carl Orff. La devise de cette méthode est « Chaque être humain a en lui une part de créativité innée ». Son objectif est de dépister, révéler cette part de créativité qui sommeille en chacun des enfants. L’enfant est amené à l’improvisation en passant par l’utilisation de toutes sortes d’instruments de musique basiques, incluant le rythme, le corps, le langage, le chant…
De cette période Parsa Sanjari garde de très bons souvenirs : « j’ai adoré cet enseignement, mais dommage que ça ne dure que deux ans ! »
Le choix d’un instrument se pose alors ! Il voulait le piano « trop cher » ont dit ses parents, le violoncelle, « difficile à transporter », donc la guitare conviendra.
Parsa commence alors la guitare à 8 ans avec des cours particuliers. En Iran les conservatoires n’existent pas, il y a des académies et des cours particuliers.
« J’ai souffert dans mes premières années de guitare, avec des passages de rejet jusqu’à couper mes cordes pour ne pas aller en cours. Les cours n’étaient pas très motivants !

Puis changement de professeur : avec le Dr Mehrad Pakbaz, professeur à la faculté des Beaux Arts de Téhéran, « j’ ai adoré ! A 12 -13 ans, j’ai su avec certitude que j’en ferai mon métier. »
Puis j’ai découvert l’ensemble de guitares, rencontré de grands élèves en voie de professionnalisation. De l’avis de tous, il fallait sortir d’Iran pour continuer.
J’ai donc écrit à tous les grands noms de la guitare : Judicaël Perroy, Roland Dyens entre autres

Convaincu par son talent en visionnant une vidéo, Judicaël Perroy l’accepte dans sa classe au CRR d’Aubervilliers.

Il arrive en France à 16 ans. Parsa Sanjari me confie être plein de reconnaissance envers Judicaël Perroy qui non seulement lui a donné une chance mais l’a accompagné dans toutes ses démarches administratives malgré le handicap de la langue.

« Parmi les personnes qui m’ont guidé et que j’admire, il y a bien sûr Judicaël Perroy mais aussi Rémi Jousselme que j’ai eu en stage et dont je n’oublierai pas la grande humanité. Ainsi que Tristan Manoukian, Lukasz Kuropaczewski et Adriano del sal et puis encore Florian Larousse et Carlo Marchione. Ils m’ont beaucoup appris !! «

À 18 ans, il rejoint l’École Supérieure de Musique et de Danse des Hauts de France. Il obtient à 21 ans le Diplôme National Supérieur Professionnel de Musicien.
C’est un parcours admirable, Parsa parle couramment français sans accent, a remporté plusieurs concours, a fait des remplacements à Douai, Bergues, dans le 7ème arrdt de Paris, participe à plusieurs projets, a monté un duo avec Julien Legrand, a obtenu son Diplôme d’État .
Aujourd’hui il enseigne au conservatoire de St Omer. Il a pu créer sa classe et s’investit avec bonheur dans l’enseignement de la guitare.

« Donner des cours m’oblige à redécouvrir, à décomposer chaque geste pour mieux l’expliquer. Le côté relationnel avec l’élève est très important pour moi. Comprendre les motivations de chacun permet de progresser. La pédagogie j’adore ! Avant je ne me posais pas la question – Qu’est-ce qui est pertinent pour apprendre la guitare ?  

La guitare offre tellement de possibilités qu’il y a de l’avenir encore ! »

-Quelle musique écoutes-tu ?

« Dans mes temps libres j’écoute surtout de la musique classique… avec une préférence pour Félix Mendelssohn, la musique afro-brésilienne avec Baden Powell, Kraus, Brahms, Beethoven et Mahler … » mais aussi de la bossa nova (Jobim, Joao Gilberto), du jazz (Joe pass, Bill Evans, Keith Jarret, Django Reinhardt) et surtout énormément de Jacques Brel et Serge Gainsbourg que j’admire énormément.

Que fais-tu en dehors de la musique ? 

« Lorsque je ne joue pas de la guitare, j’aime cuisiner… je pense qu’il y a des similitudes entre un chef étoilé et un guitariste…

Je partage mon logement avec deux chats qui demandent beaucoup d’attention. »

Quels sont tes projets ?

« Tout d’abord continuer à améliorer ce que je fais au quotidien… puis finir ma formation, obtenir le Certificat d’Aptitudes aux fonctions de professeur de musique, obtenir la nationalité française.

Et puis m’investir au mieux dans les projets créatifs : -Spectacle « le Tourbillon » avec la comédienne Isabelle Richard, mis en scène par Anne Conti et arrangé par Thierry Tisserand – Duo avec Julien Legrand – Récitals en soliste »

 

-Certains pensent que les salles de concert sont de plus en plus difficiles à remplir car les guitaristes ont un peu exagéré avec le répertoire et font des concerts de spécialistes en milieux fermé. Alors comment remplir une salle ?

«  Je pense que les salles de concerts classique de façon générale sont moins remplies qu’auparavant alors que leur programmation n’est pas pour autant élitiste, contemporain ou difficile d’accès. Le meilleur exemple est pour moi le nouveau siècle que je n’ai jamais vu au complet personnellement alors qu’ils possèdent une programmation très variée et intéressante entre des œuvres symphonique, du jazz ou alors des ciné concerts. De ce fait, je pense qu’il s’agit plutôt d’une question sociale et éducative qui concerne une baisse palpable d’intérêt à la culture au sens plus large comparé à avant..

Là où je suis d’accord avec ce propos, c’est le besoin vital d’agrandir le monde de la guitare et la faire découvrir à un maximum de personne. En effet, nous risquons souvent de se renfermer dans notre monde de guitariste, ce qui peut expliquer les concerts où il n’y a que des guitaristes dans le public.

C’est pour cela qu’il a toujours existé des guitaristes qui avaient l’intention d’attirer des publics « non guitariste » par le biais d’un répertoire varié et populaire. Je pense notamment à Alexandre Lagoya et tous les guitaristes de jeune génération qui continuent en quelque sorte ce chemin en France et dans d’autres pays. «

-Comment construis -tu un programme de    concert ?

« En ce qui concerne les programmes de concert, j’ai été affronté à cette question au début de mon enseignement et quand j’ai commencé à faire des concerts pour un public entièrement non musicien. Il est bien évidemment primordial que les élèves puisse apprécier ce qu’ils jouent, du même titre qu’un concert devrait plaire au public. De ce fait, dès lors qu’un professeur chercher un morceau pour son élève, il se demande automatiquement si l’élève va pouvoir l’apprécier, comme un artiste qui choisi un programme pour son public. Avec le recul, je trouve cela primordial de ne pas choisir pour un public en avance ce qu’il va aimer et ce qu’il ne va pas aimer.
Je pense que souvent cette peur que le public n’apprécie pas le programme nous mène à décider à leur place et en quelque sorte leur imposer une esthétique musicale. J’ai découvert cela depuis que je donne le choix à mes élèves entre plusieurs morceaux très différents. .Je suis souvent surpris de voir qu’il y a plusieurs élèves qui préfèrent la musique classique ou alors contemporaine à la musique actuelle par exemple et le contraire. Cela va de soi pour les concerts également, ça m’est arrivé plusieurs fois d’être surpris de la réaction positive du public à un morceau « sophistiqué » alors que j’avais également joué d’autres morceaux bien plus populaires.
A titre personnel, je trouve que pour choisir un programme de concert il faut avant tout rester honnête avec soit même et jouer un programme qui raisonne vraiment en nous et surtout ne pas sous-estimer la capacité du public à apprécier des musiques d’esthétiques et difficultés variées.  «

Aux quelques questions extraites du questionnaire de Proust, Parsa Sanjari a répondu :

Si tu étais une couleur ? le vert
Si tu étais un animal ? Le chat
Si tu étais un jour de la semaine ? le lundi
Si tu étais un arbre ? Je ne les connais pas suffisamment
Si tu étais une rue ? La rue de Rome à Paris
Si tu étais un défaut ? L’impatience
Si tu étais une qualité ? Le perfectionnisme même si ça peut être un défaut aussi
Si tu étais une corde de guitare ? Le sol

Quelques vidéos des prestations de Parsa Sanjari

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